samedi 9 janvier 2010

Un vol... négocié !


Je vous raconte la bizarre aventure qui m’est arrivé dans la nuit du 6 janvier 2010, vers 4h30.
Je dormais dans ma chambre et me faisait harceler par un moustique qui a fini par me réveiller.
J’ouvre les yeux pour trouver un voleur dans ma chambre. Il avait la tête masqué par un long turban. Il s’est aussitôt mis à courir vers le balcon.
Je le suis. Il avait réussi à redescendre dans la rue, tandis que moi, j’étais à crier après lui sur le balcon avec mes caleçons pour seul vêtement.
Il s’arrête pour me montrer mon sac à dos. Voici un peu notre étrange conversation qu’il a initié :
- Je ne veux pas ceci, je veux de l’argent.
- Qu’est-ce que t’as pris?
- J’ai tout pris.
- Montre-moi.
- J’ai tout pris, je veux de l’argent.
J’étais donc là, en train de négocier, en caleçons, le rachat de mes choses volées, et finis par lui dire :
- 10 000 FCFA.
- C’est bon.
Je rentre, mais, rapidement, je ne trouve que deux billets, un de 5 000 FCFA et de 2 000 FCFA. J’ai d’autres billets ailleurs dans la maison, mais je refusais de les prendre. Je ressors sur le balcon et il était encore là. Je prends le billet de 5 000 FCFA. Il me dit :
- Laisse tomber l’argent et je te lance le sac en même temps.
- Qu’est-ce qui me dit que tu ne garderas pas tout?
- Je veux seulement l’argent.
Ne sachant pas encore ce qu’il avait pris, je laisse tomber mon billet. Il fait semblant de lancer le sac, s’arrête, ramasse le billet et l’examine.
- C’est un 5 000 FCFA.
- C’est tout ce que j’ai. Montre-moi ce que t’as pris.
- 5 000 FCFA, c’est peu.
- Il ne me reste que 2 000 FCFA.
- C’est bon.
Je vais chercher le 2 000 FCFA. Même scénario et je n’en revenais pas d’être à ce point con de jouer le jeu, mais je gardais les yeux sur mon sac. Cette fois, je laisse tomber le billet et il me lance vraiment mon sac à dos. Le sac contenait un fer à repasser, un pot de beurre de pinotte et mon étui de caméra vide. C’est tout. Sur le fauteuil du salon, il avait empilé des livres et mes lunettes qu’il avait pris de ma table de chevet, à six pouces de mon nez lorsque je dormais. Il avait été trop pressé pour les récupérer. Inutile de dire que je n’ai pas réussi à me rendormir, mais je me console en me disant que j’ai négocié un vol de 10 000 FCFA pour 7 000 FCFA. Au Sénégal, tout ce négocie.

La nuit suivante, avant de me mettre au lit, j'ai inventé un dispositif de sécurité que j'appelle affectueusement le "Knives & Forks 2010" (voir photo). Il s’agit d’ustensiles de cuisine placé sur une chaise en équilibre sur une autre chaise. La moindre pression sur la porte causera un vacarme. Malheureusement un seul vacarme et ensuite, il faut ramasser et remettre tout ça en place.

Bon, il y a encore quelques détails qu’il faudra peaufiner, mais les grandes lignes du concept sont là. Il reste à faire breveter le tout. En fait, l'humour aussi est une bonne arme.

1 commentaire:

  1. Claude, cette histoire me fait toujours autant rire, je ne m'en lasse pas!
    :)

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