mercredi 21 octobre 2009

L'appel du large


Je suis un volontaire canadien du programme Uniterra, un programme financé par l'Agence canadienne de développement international. De mars 2008 à mars 2009, j'ai travaillé au Sénégal, à Kaolack plus précisément, en tant que conseiller en communication d'un regroupement de producteurs d'arachides. C'était ma toute première expérience de coopération internationale. À l'époque, j'étais incapable d'expliquer pourquoi une telle chose m'attirait, mais c'était bel et bien le cas, et depuis longtemps d'ailleurs. Parfois, je me dis que toutes ces années de jeunesse passées chez les enfants de chœur et les louveteaux avaient fait de moi un boy-scout dans l'âme, mais j'éclate aussitôt de rire, car je n'ai rien d'un être vertueux.

Quoi qu'il en soit, je retourne au Sénégal, cette fois à Saint-Louis, en tant que conseiller en développement organisationnel auprès d'un regroupement de producteurs de riz. J'y serai pour deux ans, du 25 octobre 2009 au 24 octobre, comme l'indique le contrat que j'ai signé avec le Centre d'études et de coopération internationale du Canada (CECI), une ONG qui administre le programme et dont la mission est de lutter contre la pauvreté et l'exclusion.

Je retourne donc, mais pourquoi ? On m'a posé la question. Il y a évidemment les raisons humanitaires. Pas besoin de grandes analyses économiques pour reconnaître que, dans ce monde globalisé, les riches sont trop riches et les pauvres sont trop pauvres. Ce n'est pas un problème récent, mais c'est un problème qui s'accentue avec des conséquences désastreuses pour tout le monde.

Il y a aussi des raisons personnelles. Ma première expérience de coopération a été la plus difficile et la plus enrichissante expérience que je n'ai jamais vécue. Il n'a rien comme sortir de sa zone de confort et affronter ses craintes pour réveiller les ressources insoupçonnées que nous avons tous en nous. Il y a aussi des raisons spirituelles que je garde pour moi.

Alors, je retourne, mais sous ce grouillement de motivations et de craintes, se trouve une chose unique et indéfinissable. Ça pourrait ressembler à l'appel du large qu'entendent les marins, un appel à la découverte extérieure et intérieure. Dans mon cas, ça ressemble plus à un murmure parce que j'ai encore un peu la trouille devant l'inconnu. Je suis possiblement trop romantique, mais c'est le chemin que je choisis. Je m'en réjouis.